Certains de nos offices liturgiques sont accompagnés à la cithare.
Soeur Marie-Thérèse, notre cithariste, présente cet instrument qui lui est cher.
Conte soufi
«
C'était un homme droit et
sincère qui cherchait le chemin du
bonheur, qui cherchait le chemin
de la vérité. Il alla un jour trouver
un vénérable maître soufi dont on
lui avait assuré qu'il pourrait les
lui indiquer. Celui-ci l'accueillit
aimablement devant sa tente et,
après lui avoir servi le thé à la
menthe, lui révéla l'itinéraire tant
attendu : « C'est loin d'ici, certes,
mais tu ne peux te tromper : au
coeur du village que je t'ai décrit,
tu trouveras trois échoppes. Là te
sera révélé le secret du bonheur
et de la vérité. »
La route fut longue. Le chercheur
d'absolu passa maints cols et
rivières. Jusqu'à ce qu'il arrive en
vue du village dont son coeur lui
dit très fort : « C'est là le lieu !
Oui, c'est là ! » Hélas ! Dans
chacune des trois boutiques il ne
trouva comme marchandises que
rouleaux de fils de fer dans l'une,
morceaux de bois dans l'autre et
pièces éparses de métal dans le
troisième. Las et découragé, il
sortit du village pour trouver
quelque repos dans une clairière
voisine.
La nuit venait de tomber. La lune remplissait la
clairière d'une douce lumière. Lorsque tout à
coup se fit entendre une mélodie sublime. De
quel instrument provenait-elle donc ? Il se
dressa tout net et avança en direction du
musicien. Lorsque, stupéfaction, il découvrit
que l'instrument céleste était une cithare faite
des morceaux de bois, des pièces de métal et
des fils d'acier qu'il venait de voir en vente dans
les trois échoppes du village.
A cet instant, il connut l'éveil. Et il comprit que
le bonheur est fait de la synthèse de tout ce qui
nous est déjà donné, mais que notre tâche
d'hommes intérieurs est d'assembler tous ces
éléments dans l'harmonie.
Un instrument qui aide à la méditation
Le roi David et sa cithare. Enluminure cistercienne
«
A l'origine où je l'ai connue, quand il m'a été demandé d'apprendre à en jouer,
la cithare allemande noire, instrument à cordes pincées, n'avait que 6
accords.... Il fallait la compléter par une autre cithare noire possédant les 6 accords
manquants, afin de pouvoir accompagner les offices dans leur propre tonalité.
En 1983, la cithare noire se transformera pour devenir un instrument plus important
et portera le nom de « psaltérion », grâce au
génie d'un luthier, Père Patrice, (moine de
l'abbaye d'En-Calcat) qui lui donnera sa
nouvelle forme en bois plus clair.
Conçu tout d'abord pour un répertoire
folklorique, le psaltérion est utilisé de plus en
plus dans les monastères pour
l'accompagnement des Heures de la liturgie, et
tout particulièrement pour les psaumes...
Il peut aussi s'adapter et trouver place au cours
d'une eucharistie au moment de l'offertoire, de la
consécration ou de la communion... sous forme
d'improvisation ou de morceau choisi... C'est un
instrument doux et discret qui dans le silence,
parle droit au coeur.
De fait, le « psaltérion » a une origine très
ancienne : 1000 ans avant Jésus-Christ, le roi
David, à qui on attribue la paternité, l'a utilisé
pour « psalmodier » les cantiques et les
psaumes. Le psaltérion était un instrument à
cordes pincées qui se jouait avec les ongles,
avec un plectre ou même une plume.
Il est représenté sous forme d'un trapèze, dans
de nombreuses peintures, enluminures ou même
sculptures sur les porches des cathédrales. C'est
l'ancêtre de la cithare, qui est devenue
l'instrument emblématique de l'Europe centrale.
Le psaltérion d'aujourd'hui se compose
essentiellement d'une caisse de résonance, agrémentée de deux rosaces, sur laquelle
sont fixés 12 accords tonals à gauche, de 4 à 7 cordes chacun, suivant les
instruments, et une partie chromatique à droite, sur un ambitus de presque trois
octaves...
Chaque corde est fixée aux extrémités de l'instrument, à l'aide de chevilles et de
vis... qu'il faut régulièrement accorder pour l'ajuster à la bonne hauteur.
Père Patrice est arrivé à fabriquer des modulateurs, qui lui permettront de changer
rapidement le mode majeur ou mineur des accords.
Cet instrument, donc, n'est de fait qu'un pur assemblage de bois, de vis, de chevilles
et de cordes en acier qui vibrent sous la main de celui qui veut en jouer... Il
contribue cependant à l'harmonisation de l'être et engage à la méditation. Celui qui
en joue ne peut témoigner du ressenti de l'auditeur... Lui-même se sent transformé
quand il joue, mais il ne peut s'entendre lui-même et décrire l'impression qu'il donne.
Un morceau de cithare: La Source
Antienne grégorienne Ubi fratres (a capella),
puis Benedictus accompagné à la cithare.
Pour aller plus loin...
www.cithare.com Le site de référence sur la cithare, et son renouveau dans la musique
contemporaine
Louez Dieu dans son temple saint, louez-le au ciel de sa puissance ;
louez-le pour ses actions éclatantes, louez-le selon sa grandeur !
Louez-le en sonnant du cor, louez-le sur la harpe et la cithare ;
louez-le par les cordes et les flûtes, louez-le par la danse et le tambour !
Louez-le par les cymbales sonores, louez-le par les cymbales triomphantes !
Et que tout être vivant chante louange au Seigneur !