Bonneval ou Bona Val (en occitan) est une
vallée belle et sauvage du sud de la France, dans le Nord-Aveyron entre Espalion et Laguiole,
où se trouve depuis près de neuf
siècles une abbaye cistercienne implantée sur les contreforts de l'Aubrac.
Fondée en 1147, l'Abbaye a été édifiée par des moines cisterciens qui y ont vécu jusqu'à la Révolution.
La communauté a alors été chassée, et le monastère vendu (1791). Puis en 1875 des religieuses cisterciennes trappistines ont
ont racheté le site et rétabli la vie contemplative dans ce lieu propice à la prière. La communauté compte aujourd'hui 24
soeurs de 37 à 94 ans. Nous vivons de notre travail, notamment grâce à la fabrication d'un
chocolat connu et apprécié dans la
région.
Les cisterciens sont des moines ou moniales catholiques (Moniale est le féminin de moine).
Ils s'efforcent de se consacrer à la recherche de Dieu. Pour cela, ils s'appuient sur
la règle de Saint Benoît (écrite au VIe siècle) qui a guidé des générations de moines,
et sur la spiritualité cistercienne: ce nom vient de Cîteaux, monastère fondé en 1098 par un groupe
de moines bénédictins, parmi lesquels saint Robert, saint Albéric et saint Etienne Harding.
Ces moines, les premiers cisterciens, désiraient une vie monastique plus simple, plus fidèle à l'Evangile et à la règle de Saint Benoît.
Ils ont donc décidé de fonder un nouveau monastère, dans un lieu isolé et sauvage, appelé Cîteaux. Très pauvre -
car les cisterciens voulaient "suivre pauvres le Christ pauvre" -
le monastère a d'abord tardé à recruter; puis, une dizaine d'années après la fondation, l'entrée de Bernard de Fontaine
(le futur saint Bernard de Clairvaux, v.1090-1153) avec une trentaine de compagnons marquera le départ d'un succès
croissant. Cîteaux a ensuite donné naissance à l'ordre monastique cistercien,
fondant jusqu'à 700 monastères à travers l'Europe. Aujourd'hui, les cisterciens sont présents sur tous les continents.
L'Abbaye Notre-Dame de Bonneval est un monastère de
l'Ordre Cistercien de la Stricte Observance, dont les membres sont parfois appelés "Trappistes"
(et "Trappistines"), qui compte 170 monastères dans le monde,
et en France, 16 monastères de moines et 13 de moniales.
A toute époque, les hommes et les femmes qui ont consacré
leur vie à Dieu dans la prière — comme les moines et les moniales — ont établi
leurs communautés dans des lieux particulièrement beaux, dans les campagnes, sur
les collines, dans les vallées entre les montagnes, au bord des lacs ou de la
mer, voire sur de petites îles. Ces lieux unissent deux éléments très importants
pour la vie contemplative: la beauté de la création, qui renvoie à celle du
Créateur, et le silence, garanti par l’éloignement des villes et des grandes
voies de communication. Le silence est le cadre qui favorise le mieux le
recueillement, l’écoute de Dieu, la méditation. Déjà, le fait même de goûter le
silence, de se laisser, pour ainsi dire, «emplir» par le silence, nous
prédispose à la prière. Le grand prophète Elie, sur le mont Horeb — c’est-à-dire
le Sinaï — assista à un tourbillon de vent, puis à un tremblement de terre, et
enfin à des éclairs de feux, mais il ne reconnut pas en eux la voix de Dieu; il
la reconnut en revanche dans une brise légère
(cf. 1R 19, 11-13). Dieu parle
dans le silence, mais il faut savoir l’écouter. C’est pourquoi les monastères
sont des oasis où Dieu parle à l’humanité; et on trouve en leur sein le cloître,
lieu symbolique, parce que c’est un espace fermé, mais ouvert vers le ciel.